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Lynn and Sek - childhood

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Hebi-LynnSek's avatar
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Sek



- Concentre-toi donc, imbécile !

Sek avait 5 ans. La veille, un monsieur bizarre était passé, pour « vous éveiller et vous évaluer, ta sœur et toi », lui avait-on dit. Il ne savait pas ce que cela signifiait, mais ça avait mis son père drôlement en colère.

« Mon fils n'est pas anormal ! – avait-il hurlé – mon sang coule dans ses veines, ce sera un grand sorcier, puissant, comme tous les hommes de notre noble lignée ! » Et il avait éjecté le monsieur dehors d'une violente bourrasque.

Maintenant, il voulait que Sek fasse de la magie. L'enfant avait bien essayé d'expliquer qu'il ne comprenait rien à ce que son père racontait, mais ce dernier lui avait mis une taloche avant de reprendre son charabia. Lynn regardait, alors Sek écouta et s'appliqua à ce qu'on lui demandait, pour ne pas paraître ridicule devant elle. Afin de ne pas être distrait, il ferma les yeux. Mauvaise idée. Il ne vit pas la main de son père s'abattre, mais il sentit la douleur. Il avait un drôle de goût dans la bouche, et l'une de ses dents bougeait quand il appuyait dessus avec sa langue. Mais il ne pleura pas. Il ne pleurait plus depuis longtemps, les punitions étaient trop lourdes après. Un homme de sa famille n'avait pas le droit de pleurer.


- Recommence ! C'est le B-A BA ça, espèce de loque ! Juste un souffle d'air ! Ah, tu me fais honte !

Les derniers mots furent ponctués par une nouvelle gifle, en guise de point d'exclamation. Sur l'autre joue.

- Père, ne le tapez pas ! C'est pas sa faute, on comprend rien à ce que vous racontez !
Lynn avait pris la défense de son frère.

- Comment oses-tu ? Tu veux en tâter aussi, c'est ça ? Un bon fils pratique la magie assidûment et correctement ! Une bonne fille reste en dehors des affaires des hommes, et ne tient jamais tête au chef de famille !

Il la frappa également. Fort. Sek cria « Non ! » et miracle, un courant d'air fouetta le visage du tortionnaire. Aussitôt après, l'enfant s'écroula.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Debout, larve ! Tomber dans les pommes comme une fillette après un sort de rien du tout ! Lève-toi te dis-je !

L'enfant à terre sentit son flanc se soulever au rythme des coups de pieds qu'il recevait, puis il accueillit l'inconscience avec reconnaissance.

Lynn



Assise sur un banc de pierre, Lynn observait la scène qui se répétait chaque jour depuis 5 longues années. Un professeur, ou pire, leur père, entraînait Sek à la magie de combat. La jeune fille massa son épaule endolorie. La veille, elle avait été surprise dans la chambre de son frère, alors qu'elle essayait de le réconforter et de soigner ses contusions avec des herbes qu'elle avait volées à l'apothicaire. La correction qui s'en était suivie avait été sévère, et son épaule s'était démise.

- En garde !

Ah, ça commençait. Lynn savait déjà comment cela allait se dérouler. Son frère avait progressé, bien sûr. Il était devenu plus habile, et plus vicieux. Mais il n'avait pas une miette d'endurance. Il soutiendrait la charge un moment, percerait la garde de l'adversaire une fois ou deux… puis il serait écrasé. Ensuite, leur père le battrait pour le punir de faire honte à sa famille en étant si faible. Lynn s'interposerait, comme toujours. Contrairement à Sek, elle était forte, mais elle n'avait pas beaucoup de contrôle sur son elixia. Cette ordure dont elle était issue lui en voulait de posséder ce qu'il aurait voulu transmettre à son fils. Et d'oser se rebeller par-dessus le marché. Alors il se jouerait d'elle en un rien de temps, puis il la rosserait aussi. Les jumeaux seraient ensuite séparés jusqu'au lendemain, quand l'histoire se répéterait.
On les empêchait de se voir, la plupart du temps. Sauf pendant les exercices. Leur père expliquait à Sek que c'étaient ses défaites qui provoquaient les corrections de sa sœur, et tenait à ce qu'il y assiste. Cela l'incitait à mieux travailler.


- Mais esquive, abruti !

Leur père était l'enseignant du jour. Et il était de mauvaise humeur. Les sentiments de Lynn étaient confus. D'un côté, elle avait hâte que cela se termine, que la rossée du jour soit passée. Mais à cause de son escapade, elle serait plus étroitement surveillée, il s'agissait donc du seul moment de la journée où elle verrait son frère. Elle l'encourageait mentalement, n'ayant pas le droit de parler. Soudain…

- Je t'avais dit d'esquiver ! Tu as eu de la chance de le dévier un peu…

Rouge… la tunique de Sek devenait rouge… Et il tombait… Le vieux salaud avait balancé une attaque mortelle, qui aurait pu couper son frère en deux !
La jeune fille fondit sur son père.


- Toi, couché !

Elle avait l'impression de porter une chape de plomb sur les épaules. Mais elle tint bon. Et riposta.
Ce ne fut pas le coup de bélier incontrôlé habituel. Au contraire, l'air se condensa et s'accéléra le long de lignes bien précises, se faisant plus tranchant qu'une lame de rasoir.
Le levitis recula juste à temps. Quatre sillons parallèles étaient apparus sur son flanc, et son sang coulait. Il eut un sourire carnassier.


- Alors même cela… Mon héritage… tu le lui as volé. Quel gâchis. Mais il apprendra tout de même, de gré ou de force. C'est mon fils. Et toi, tu vas apprendre à tenir ta place.

Il pointa le doigt vers elle. Et tout ne fut plus que souffrance…

Ensemble...



Ça y était presque. Ils avaient 13 ans, et ils avaient survécu. Bientôt, ils le savaient, la loi n'autoriserait plus qu'ils soient éduqués à la maison, nobles ou pas. Ils allaient découvrir à quoi ressemblait le monde extérieur à la villa.
Pour tenir le coup, ils s'accrochaient à cette pensée autant que l'un à l'autre. Et à mesure que l'échéance approchait, ils se permettaient de plus en plus de libertés.
C'est alors que Sek commit la plus grosse erreur de sa vie. Par bravade, il déroba un objet magique dans la chambre de leur père, l'un des plus fragiles et des plus précieux. Et il le brisa.
Le levitis avait toujours été un collectionneur, et il chérissait ses plus belles pièces plus que tout autre chose, famille comprise. Lynn et Sek savaient que la punition serait terrible, mais ils ne voyaient pas ce qui pourrait leur être fait qui fut pire que ce qu'ils avaient déjà  vécu. Ils étaient jeunes.
Lorsque leur père apprit ce qui s'était produit, à leur grande surprise, il n'explosa pas. Il sourit.
Ce sourire fut le point de départ d'un des plus grands scandales qui eût secoué Levitas cette dernière décennie. Bien sûr, les autorités intervinrent, lorsque les rumeurs se firent trop insistantes pour qu'il fût possible de les ignorer. Une enquête eut lieu, et le grand seigneur se vit retirer ses titres, son honneur et sa vie.
Mais un an avait passé déjà, depuis ce jour où le Général Arvein avait sourit à ses enfants.
Le lendemain, l'entraînement quotidien eût lieu non pas l'après-midi à la villa comme d'habitude, mais en début de soirée, dans l'arène privée que possédait leur père. Avec un groupe d'inconnus en lieu et place des professeurs.
Sek avait beaucoup appris durant les trois dernières années. Il faisait un adversaire redoutable malgré son jeune âge, non parce qu'il était robuste ou puissant, mais parce qu'il était rusé, efficace, et savait s'économiser.
Malheureusement, ses réserves d'elixia n'avaient pas beaucoup augmenté, et son véritable ennemi dans l'arène, c'était la durée des combats.
Il défit rapidement le premier adversaire. Puis le second. Après le troisième, il ne tenait presque plus sur ses jambes. Il perdit le quatrième duel.
Il s'agenouilla et attendit, mais sa correction ne vint pas. Au bout de quelques instants, il releva la tête, surpris… pour voir sa sœur être entrainée de force à l'extérieur par leur père, en compagnie de son vainqueur.


- Mais… qu'est-ce qui se passe ?

Il se traina vers les quelques hommes qui restaient là à discuter, l'air dépité. L'un d'eux lui cracha dessus.

- Sale gosse, si tu t'étais bougé pour battre cette lopette, ça aurait été moi. Une occasion en or que tu m'as fait louper, tu sais ça ?

Il lui décocha un coup de pied.

- Bien sûr, je reviendrai, mais ce ne sera plus pareil. Ce soir, c'était la grande première…

- Mais de quoi est-ce que vous parlez ?

L'homme eut un rire déplaisant.

- Ne me dit pas que tu n'es pas au courant gamin ? Oh, à voir ta tête on dirait pourtant bien que c'est le cas…

- Au courant de quoi ? Vous allez répondre, sinon…

- Sinon quoi ? Regarde-toi, tu sers à rien. Si j'veux, je m'essuie les pieds sur ta figure, fils de général ou pas. Alors garde tes menaces, tu veux. Mais j'vais t'répondre quand même, on pourra pas m'accuser d'être mauvais bougre. Sais-tu au moins pourquoi t'es là ?

- Pour mon entrainement ?

Les levitis s'esclaffèrent.

- Ton entrainement l'ahuri ? T'es complètement à la ramasse, ou alors ton père s'est bien fichu de toi. J'me disais bien aussi qu'tu te donnais pas à fond. Normal, si tu sais pas…

- Savoir quoi à la fin !? Tu vas finir par parler au lieu de tourner autour du pot !?

- T'énerve pas vermisseau. J'y arrive. Ton père, il a organisé un drôle de concours tu vois. L'a dit que ça aurait lieu tous les soirs. Ce sont des taverniers qui font passer le mot. Les candidats viennent ici, et chaque jour y en a 10 qui resteront. Faut s'acquitter d'un droit d'entrée 'videmment.
Tu sais comment il s'appelle ce concours ?

- Bien sûr que non, puisque je te le demande !

- Ça s'appelle : qui bat le frère prend la sœur.

Bien sûr, les autorités intervinrent, lorsque les rumeurs se firent trop insistantes pour qu'il fût possible de les ignorer. Une enquête eut lieu, et le grand seigneur se vit retirer ses titres, son honneur et sa vie.
Mais un an avait passé déjà, depuis ce jour où le Général Arvein avait sourit à ses enfants.
Français:

Un flashback sur l'enfance de mes OCs Lynn et Sek ( [link] , [link] , [link] , [link] ), joués dans l'univers d'Adreis ( [link] )
Oui, je fais partie des gens qui sont sadiques avec leurs persos :P

English:

A flashback in french about the childhood of my OCs Lynn & Sek ( [link] , [link] , [link] , [link] ) playes in the world of Adreis ( [link] )
Yes, I'm sadistic with my OCs :P
Comments27
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Lucille-Neflier's avatar
Bien écrit, la fin est particulièrement frappante, surtout avec la répétition du paragraphe.